lundi 13 avril 2009

les risques de cancer augmentent dès le premier verre de vin

En affirmant que les risques de cancer augmentent dès le premier verre de vin, l'INCa a suscité la polémique.

Son président, le professeur Dominique Maraninchi, défend cette recommandation inscrite dans le document "Nutrition et prévention des cancers", adressé aux professionnels de santé et mis en ligne le 17 février sur le site de l'INCa.

Dire que l'augmentation de risque de cancer est significative dès une consommation moyenne d'un verre d'alcool par jour a été particulièrement mal vécu par la filière viticole...

Ces recommandations ont été mal comprises par certains.

La première, fondamentale, est celle de la dose.

Dans son dernier rapport, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que la dose maximale - et non recommandée - c'est deux verres - et non trois - pour les hommes et un - et non deux - pour les femmes.

Les responsables de la filière alcool considèrent, eux, que ce sont les doses recommandées.

Deuxièmement : l'alcool, du fait de l'éthanol qu'il contient, est cancérigène, c'est largement prouvé.

L'argument de certains est "l'alcool est mauvais, mais le vin est bon".

La mauvaise nouvelle, c'est qu'il y a de l'éthanol dans le vin!

De manière caricaturale, les "scientistes" débattent sur des choses totalement à la marge, le vin rouge, le bordeaux, etc.

C'est certain que nous n'avons pas testé chaque terroir et chaque couleur!

Il faut modérer sa consommation d'éthanol, c'est une mesure sage pour limiter le risque de cancer.

On ne peut pas définir un seuil minimum en deçà duquel on pourrait dire qu'il n'y a pas de risque pour les cancers.

En France, le vin est la première boisson alcoolisée consommée et environ 4 millions d'adultes dépassent largement les repères de l'OMS.

Le vin est donc un alcool comme les autres, même dans le cadre d'une alimentation équilibrée?

Personne ne boit du vin pour avoir des apports complémentaires d'antioxydants.

On boit du vin parce que c'est agréable.

Quand on boit trois verres par jour, on peut passer à deux, ou être abstinent un jour.

La perception des risques est quelque chose de compliqué car cela suppose des modifications de comportement et de se projeter sur les conséquences pour la santé.

Le document de l'INCa permet aux professionnels de poser les bonnes questions.

Prévenir, c'est aussi une forme de prescription.

Ce document est accusé de ne pas hiérarchiser les risques...

Equilibrer son alimentation, ce n'est pas de l'interdiction.

Les gens veulent de l'information mais celle qui les met face à leurs responsabilités, qui leur dit : "A vous aussi de vous prendre en main", passe forcément moins bien.